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Économie sociale et solidaire : de quoi s’agit-il ?

25/03/2024 - 3 min de lecture

Rubrique : Tendances

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Économie sociale et solidaire : de quoi s’agit-il ?

L’Économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d'entreprises cherchant à concilier utilité sociale, performance économique et gouvernance démocratique. Avec, pour ambition finale, la création d’emplois et le développement d’une plus grande cohésion sociale. Éclairage.

Les plus importantes organisations internationales l’érigent en modèle d’avenir, ses vertus sont enseignées dans les écoles de management, elle inspire de nombreux créateurs et dirigeants d’entreprises… L’Économie sociale et solidaire (ESS) suscite un intérêt croissant dans la sphère entrepreneuriale et auprès des décideurs économiques.

À l’échelle de la France, l’ESS pèse d’un poids conséquent. Selon le ministère de l’Économie, elle totalise plus de 200 000 entreprises sur le territoire et emploie 2,4 millions de salariés soit 14% de l’emploi privé. Sa contribution au PIB représente 10% de la création de richesse nationale.

L'économie sociale et solidaire (ESS) : définition

L’Économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale. Ces acteurs portent un projet collectif très souvent à finalité sociale et/ou environnementale.

Quel est l’objectif de l’ESS ?

La vocation de l’Économie sociale et solidaire (ESS) est de dépasser le cadre traditionnel de la rentabilité financière pour favoriser une juste redistribution des fruits du travail et contribuer au progrès social. 

Cette approche particulière vise à remettre l’humain au cœur de la démarche de création de valeur et à promouvoir la solidarité dans l’économie. Elle appréhende l’entreprise comme un levier de progrès au service de la société, plutôt que comme un vecteur d’enrichissement personnel centré sur la recherche du profit.

Cette vision humaniste du rôle de l’entreprise, axée sur la prospérité collective, permet de concilier performance économique et impact social en favorisant des modèles de développement éthiques et responsables.

En plaçant l'humain au cœur de leur démarche, les entreprises de l’ESS se donnent pour objectif de répondre à de multiples enjeux sociétaux tels que l’insertion professionnelle, l’inclusion, la lutte contre les inégalités et la précarité, le développement local, la revitalisation des territoires, etc.

Quels sont les grands principes des entreprises de l’économie sociale et solidaire ?

Selon la loi sur l’Économie sociale et solidaire, les entreprises de l’ESS partagent 3 caractéristiques communes, qui les distinguent des autres entreprises :

  • elles poursuivent un but autre que le seul partage des bénéfices ;
  • elles fonctionnent sur un mode de gouvernance démocratique et participatif, incorporant les associés, les salariés et les parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ;
  • elles sont gérées de manière éthique (mise en réserve d’une partie substantielle des bénéfices, redistribution équitable des profits restants).

Qui sont les acteurs de l’ESS ?

Sur le terrain, l’Économie sociale et solidaire (ESS) fédère une large population d’acteurs :

  • des entreprises engagées en faveur de l’insertion,
  • des sociétés coopératives de production,
  • des mutuelles de santé,
  • des chaînes de commerces équitables,
  • des recycleries,

Les coopératives sont largement représentées au sein de cet écosystème. Qu'il s'agisse de coopératives de travailleurs ou de producteurs, ce modèle par essence démocratique (un Homme = une voix) favorise l’équité et la participation de tous.

Les entreprises à visée sociale, dont l’objet est de concilier performance économique et impact social, sont également nombreuses. Forte de cette vocation, elles contribuent à répondre aux grands enjeux sociétaux contemporains : l’inclusion par le travail, l’éducation, la santé pour tous.

D’autres acteurs cohabitent à côté de ces entreprises. C’est le cas des associations qui œuvrent au service de l'intérêt général : structures d’insertion, d’aide aux personnes démunies, de services de proximité… C’est aussi le cas des fondations, dont l’objet est dévolu à une cause d’intérêt général.

Quelle organisation pour les structures de l’ESS ?

Toutes ces structures coexistent au sein d’un vaste ensemble, au sein duquel la gouvernance démocratique et la solidarité font figure de valeurs clé.

Pour y parvenir, les structures de l’ESS adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. En outre, elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis au service d’une cause.

Quel lien entre ESS et développement durable ?

Il existe de nombreux points de convergence entre l’Économie sociale et solidaire (ESS) et le développement durable. Ces deux notions sont même intimement liées. Dans les deux cas, l’objectif est de concilier aspects économiques, sociaux et environnementaux, pour créer de la valeur de manière éthique et responsable.

L'ESS privilégie une vision à long terme. Elle cultive la notion de durabilité, qui est l’essence même du développement durable. En intégrant cette logique dans leur modèle de développement, les entreprises sociales et solidaires démontrent que la performance économique peut faire bon ménage avec la préservation des ressources naturelles et la réduction des inégalités.

De cette manière, l'Économie sociale et solidaire contribue à façonner un avenir durable où les intérêts économiques se conjuguent avec les impératifs sociaux et environnementaux.

BON À SAVOIR

RSE et ESS : quelles différences ?

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) procède d’une démarche volontaire et ne constitue pas toujours une fin en soi (hormis l’obligation faite aux sociétés de plus de 500 salariés de publier un rapport RSE).

Pour les acteurs de l’ESS, au contraire, l'objectif social et solidaire est à la fois une vocation et une priorité.

 

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ESS et financements, comment ça marche ?

Dans l’imaginaire collectif, les sources de financement des structures de l’Économie sociale et solidaire sont principalement publiques et proviennent exclusivement des subventions. Il s’agit là d’une idée reçue.

Certes, le « pacte de croissance pour l'économie sociale et solidaire » mis en place par le Gouvernement favorise les entreprises de l’ESS, notamment via la commande publique. Dans le même temps, de nombreuses aides sont à la disposition des structures de l’ESS. Et l'agrément « entreprise solidaire d'utilité sociale » (ESUS) permet de labelliser les entreprises les plus exigeantes socialement pour attirer des investisseurs privés au travers de l'épargne solidaire.

Mais si le fonctionnement interne et les activités d’une entreprises sociale et solidaire est effectivement fondé sur un principe de solidarité et d'utilité sociale, cela ne l’empêche pas d’avoir des ambitions de croissance et de ren¬ta¬¬bilité. En clair, comme n’importe quelle autre société privée, elle adopte les codes de l’économie de marché.

Pour résumer, si une partie des financements des structures de l’ESS proviennent de fonds publics, la majorité d’entre elles tirent également profit de leurs activités commerciales, industrielles ou des services qu’elles proposent.

D’où l’intérêt grandissant qu’elles suscitent aujourd’hui.

 

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Comment créer une entreprise dans l’économie sociale et solidaire ?

La marche à suivre pour se lancer dans l’Économie sociale et solidaire (ESS) est fondamentalement la même que pour toute création d’entreprise. Il faut d’abord :

  • conceptualiser son offre,
  • réaliser une étude de marché,
  • monter un business plan,
  • lever des financements…

Toutefois, au-delà de ces indispensables prérequis, il convient d’intégrer dans sa réflexion d’autres aspects spécifiques à l’ESS.

La vocation sociale de l’entreprise est un point clé. Il est important de bien la définir en amont en identifiant les besoins sociaux ou environnementaux auxquels on va s’attacher à répondre, tout en veillant à être sûr de pouvoir y apporter une réponse satisfaisante.

Il faut aussi trancher en faveur d’une structure juridique adaptée, cohérente avec les principes fondateurs de l’ESS, au premier rang desquels figure la gouvernance démocratique.

Les formes d’entreprises ESS les plus courantes sont :

  • les sociétés coopératives ;
  • les sociétés commerciales à vocation sociale ;
  • les mutuelles.

Reste à choisir son cœur de métier. Comme l’ESS ne relève pas d’un secteur d’activité donné, mais d’une démarche entrepreneuriale basée sur une finalité sociale et un mode de gouvernance démocratique, le champ des possibles en matière d’activité et de marchés est quasiment sans limite.

Existe-t-il des formations spécifiques à l’ESS ?

Il existe des formations à l’entrepreneuriat ou au management des entreprises spécifiquement dédiées à l’ESS. Dans les cursus classiques, cette thématique est de plus en plus fréquemment abordée. L’intérêt des entrepreneurs et notamment des plus jeunes pour le sujet favorise le développement d’une offre de formation importante en la matière.

Ces cursus abordent l’ESS sous ses multiples aspects :

  • Ils traitent de la manière de concevoir des modèles économiques conciliant rentabilité et bénéfices sociaux et environnementaux.
  • Ils passent en revue les spécificités des différentes structures juridiques de l’ESS, telles que les sociétés coopératives, les mutuelles, les associations.
  • Ils abordent les questions liées à la gouvernance, tant vis-à-vis des actionnaires, des salariés que des tiers. L’accent est mis sur la compréhension des enjeux sociétaux et environnementaux, l’approche éthique des affaires, le management participatif…

Ces formations sont l’opportunité d’acquérir des compétences essentielles, mais aussi une approche éthique et sociale du monde des affaires. Elles constituent un préalable très utile pour engager un projet de création d’entreprise sociale et solidaire sur des bases solides.

 

© Uni-médias – Dernière mise à jour Mars 2024

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