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Définition et intérêt du groupement foncier agricole
31/05/2024 - 3 min de lecture
Rubrique : Transmission
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Sans terre agricole, pas de paysans. Et donc pas d’agriculture respectueuse de l’environnement capable de fournir aux Français une nourriture saine et de proximité. Autrement dit, la France doit absolument protéger son foncier agricole. Pour ce faire, les groupements fonciers agricoles GFA peuvent être une solution. Explications.
Créés dans les années 70, les Groupements Fonciers Agricoles (GFA) sont des sociétés civiles qui détiennent des immeubles agricoles, terres et autres bâtiments. Leur objectif : aider les exploitants agricoles à préparer leur départ à la retraite et anticiper la transmission de leurs exploitations.
En théorie, un groupement foncier agricole est donc une structure juridique qui permet d’éviter le démembrement des exploitations en privilégiant la transmission de parts sociales plutôt que le partage des terres et autres bâtiments.
En pratique, un GFA doit compter au minimum 2 associés lors de sa constitution. Dans certains cas et sous conditions, des personnes morales – telles que des coopératives, des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement (SAFER) ou encore des sociétés civiles de placements immobiliers – peuvent être associées d’un GFA. L’apport de capital peut être réalisé en nature (terres, bâtiments) et/ou en numéraire. Il n’y a pas de montant minimal ou maximal.
Il existe 3 sortes de GFA :
Auparavant dénommé remembrement, un aménagement foncier agricole forestier et environnemental (AFAFE) est une opération de restructuration foncière qui intervient à l'échelle communale ou intercommunale.
Son objectif : regrouper, sous forme d'unités foncières cohérentes ou de grandes parcelles restructurées, des propriétés initialement morcelées et dispersées. Une redistribution des parcelles pensée de manière à faciliter leur exploitation et à mieux les adapter à leurs usages.
Comme ils le feraient pour toutes autres sociétés, les créateurs d’un GFA devront commencer par rédiger des statuts qui seront par la suite déposés au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) en vue de l’immatriculation de la structure au registre du commerce et des sociétés.
Pour rappel, les statuts ont pour rôle de :
Les principaux points que les statuts devront mentionner sont les suivants :
Enfin, notez que la constitution d’un GFA devra également faire l’objet d’une publication dans un journal d’annonce légale. Par la suite, le dossier d’immatriculation sera à déposer au Greffe du Tribunal de Commerce afin de recevoir l'extrait Kbis et le numéro SIRET.
Les associés du groupement foncier agricole devront réaliser des apports qui formeront le capital social de la société. Aucun capital minimal n’est exigé.
Les apports pourront être de 2 types :
Le portage foncier est un système d'acquisition progressive pour le foncier qui est porté par la Safer pour le compte des nouveaux installés. La Safer achète le foncier et le met à disposition des nouveaux installés en contrepartie d'un acompte annuel, pendant 5 ou 10 ans.
Un GFA doit comprendre au minimum 2 associés, en principe des personnes physiques (propriétaires fonciers individuels ou toutes autres personnes intéressées par l’activité agricole).
Toutefois et sous certaines conditions, les associés peuvent être des personnes morales :
Des limites de superficie peuvent être posées mais ne concernent pas les groupements fonciers agricoles familiaux.
La surface des GFA non familiaux ne peut en revanche pas dépasser la superficie de 30 fois la Surface Minimale d’Assujettissement (SMA). La SMA est définie par arrêté préfectoral dans chaque département.
Un GFA peut avoir une durée de 99 ans. Le gérant est désigné par les associés et s’occupe des affaires courantes du GFA (tenue de la comptabilité, organisation de l’estimation ou de la revente des parts, etc.). Toutes les décisions qui sortent de la gestion courante sont décidées en Assemblée générale constituée de tous les associés et du gérant. Les règles de majorité pour ces prises de décision doivent être prévues dans les statuts du groupement.
Un des principaux intérêts du GFA est de faciliter la transmission et de préserver l’unité du foncier. Ce qui, in fine, évite les risques de démembrement des exploitations à chaque changement de générations.
En outre, de par sa forme sociétaire, ce type de structure juridique dispense de devoir affecter le foncier transmis. Autrement dit, ce sont des parts qui seront transmises et non telle ou telle parcelle. De quoi éviter, ou tout du moins limiter, d’éventuelles querelles entre héritiers.
Selon l’article 793 bis du Code général des impôts, en cas de donation ou de succession, les parts bénéficient d’une exonération des trois quarts de la valeur jusqu’à 300 000 euros et de 50% au-delà. Notez que cette exonération n’est acquise que si les parts des groupements fonciers agricoles ont été détenues au moins durant 2 ans ; si le bail entre le GFA et l’exploitant est d’une durée d’au moins 18 ans ; si les donataires (ou héritiers) conservent leurs parts pendant au moins 5 ans.
Autre intérêt d’un Groupement Foncier Agricole : il évite l’indivision, une solution précaire car chaque coindivisaire peut exiger de la quitter à tout moment. Surtout, dans le cadre d’une indivision, chaque décision doit être prise à l’unanimité. Dans un GFA, les décisions sont prises à la majorité.
D’un point de vue fiscal, les revenus sont taxés selon le régime des revenus fonciers alors que c’est le régime des plus-values immobilières qui s’applique aux gains. Un abattement sur la plus-value est appliqué suivant la durée de détention :
En outre, les parts de GFA sont considérées comme des biens professionnels et, sous conditions, peuvent donc être exonérées d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) à titre total ou partiel (à hauteur de 75% de leur valeur jusqu’à 101 897 euros, de 50% au-delà, notamment si les biens ruraux font l’objet d’un bail à long terme).
Enfin, il convient de rappeler que lors d’une l’installation, l’acquisition des terres peut être un poste de dépenses conséquent. Si ces dernières sont dans un GFA, le jeune exploitant pourra racheter progressivement les parts. Et donc conserver ses capacités d’investissement. Et ce qu’il s’agisse d’investissement foncier agricole ou autres.
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© Uni-médias – Mai 2024
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